Martyre de la pensée libre
Première martyre de la pensée libre et de la science, fille de Théon, elle subit (violemment) le sectarisme de l’église chrétienne. En 415, suite à une querelle idéologique entre Oreste (gouverneur d’Alexandrie et protecteur des libres penseurs) et Cyrille (Évêque d’Alexandrie en 412), une violente émeute se déchaîne dans le peuple. Hypatie est fidèle à son idéal, elle est proche d’Oreste (néo-platonicien) qui était considérait comme influencé par le paganisme. Cette querelle idéologique mène « la foule » en déroute qui assaille Hypatie, la lapide, la traîne devant l’église et découpe son corps en morceaux (démembrement). C’est l’un des épisodes les plus tragiques de l’effondrement de la science grecque et de l’anéantissement de la pensée libre. Les premiers chrétiens (d’occident) étaient de féroces sauvages !
Hypatie naquit à Alexandrie vers 370. Fille du mathématicien Théon d’Alexandrie (professeur au Muséum), adaptateur des Éléments et de l’Optique d’Euclide et commentateur de l’Almageste de Ptolémée. Hypatie reçue une brillante éducation auprès de son père et au cours d’un séjour en Grèce avec Themistius et Plutarque, les fondateurs de l’école néo-platonicienne d’Athènes.
Hypatie était très belle, douée d’une intelligence pénétrante, elle était vénérée par tous ceux qui connaissaient son érudition, ses vertus et la noblesse de son caractère et son éloquence persuasive lui valurent une renommée éclatante qui est attestée dans les lettres de Synésius, évêque de Ptolémaïs (en 410) et ex-philosophe néo-platonicien.
Il s’agit de l’un des rares témoignages de l’époque : « Mon cœur soupire après la présence de ton esprit divin » écrivait-il en 413, « qui plus que tout autre chose calmerait l’amertume de ma destinée » disait-il en parlant d’Hypatie.
Dans une autre lettre, il dit : « Oh, ma mère, ma sœur, mon instructeur, ma bienfaitrice ! Mon âme est fort triste. Le souvenir de mes enfants que j’ai perdus causera ma mort… {Il avait abandonné famille, enfants et bonheur pour la foi chrétienne qui tuera son unique amie} Lorsque je reçois de tes nouvelles et que j’apprends que tu es plus heureuse que moi, je ne suis malheureux qu’à moitié. »
C’est au Muséum d’Alexandrie qu’elle enseigna les mathématiques et commenta les textes d’Aristote et de Platon. Elle poursuit l’œuvre de vulgarisation de son père et rédigea des commentaires sur :
- les 6 premiers livres de l’arithmétique de Diophante ;
- le traité des coniques d’Apollonius ;
- les tables de Ptolémée ;
- les différentes philosophies de l’époque qui se déchirent en Orient. (Opposition entre christianisme et paganisme)
Paganisme signifiant paysans et rustres. Pseudo-paganisme grec car voir la structure hiérarchisée de Pythagore…
A propos du monothéisme et du polythéisme, il faut considérer que le « Dieu » des Hébreux « Elohim » est un mot au pluriel ainsi peut-on comprendre que la trinité chrétienne « Père-Fils-Saint-Esprit » qui définie une pluralité et la fameuse phrase de Jésus : « mon Père et moi, nous faisons qu’un » ; il y a bien deux « personnages » que l’on souhaite unifier dans un monothéisme validé au Concile de Nicée en 325. Dans les trois religions du Livre, seul les musulmans dans le Coran affirme clairement le monothéisme en Allah que l’on ne peut personnifier ni imager ni anthropomorphiser. En Orient, les védas affirment (depuis des lustres) également le monothéisme (Loi de Manu) en Parabraham que l’on peut traduire par « Celui dont rien ne peut être dit ».
Hypatie restait fidèle aux enseignements antiques de la philosophie grecque. Son interprétation, plutôt intellectuelle que mystique, pouvait trouver un point d’entente avec le christianisme libéral. Et c’est dans ce contexte qu’elle perpétua son enseignement au Muséum et qu’elle dirigea avec force et liberté la tête de l’école néo-platonicienne d’Alexandrie.
La mort d’Oreste
Mais après la mort d’Oreste, qui assurait la sécurité et la protection des philosophes contre leurs ennemis féroces, les évènements qui suivirent se dégradèrent rapidement pour finaliser la dispersion de l’école Éclectique qui était devenue le plus ardent espoir des chrétiens (d’occident). Et ceci jusqu’à la mort d’Hypatie qui devait, sous peu, devenir un amas de chair et de sang, écrasée sous les coups de massue de Pierre le Lecteur. Son jeune corps innocent fut taillé en pièce, « la chair raclée des os » avec des écailles d’huitres et le résidu jeté dans les flammes par ordre du même évêque Cyrille qui, plus tard, fut canonisé comme saint !
N’oublions pas cela, lorsque les occidentaux (chrétiens d’occident) parlent des autres peuples et des autres religions…
« Aucune religion au monde n’a été plus sanglante que le christianisme. Les féroces batailles du « peuple élu », les tribus idolâtres d’Israël, palissent devant le fanatisme meurtrier des partisans du Christ ! » H.P.B
Bahira, le moine nestorien
Pour conclure cette période grecque, riche en philosophie et en nouvelle méthodologie scientifique, laissons H. P. Blavatsky établir le lien avec la prochaine période :
« L’extension rapide du mahométisme conquérant par le glaive du prophète de l’Islam est une conséquence directe des batailles et des rixes sanglantes parmi les chrétiens. Ce fût la guerre intestine entre les partisans de Nestor et de Cyrille qui donna naissance à l’Islamisme ; et ce fut dans le couvent de Bozrah que la prolifique semence fut premièrement plantée par Bahira, le moine nestorien. Arrosé par les fleuves de sang, l’arbre de la Mecque s’est développé au point que dans le siècle actuel (1877) il abrite près de deux cents millions de fidèles {En 2000, l’Islam compte au moins 1,6 milliards de fidèles}. Les récents massacres bulgares sont le résultat naturel du Triomphe de Cyrille et des adorateurs de Marie. »
{Ci-dessus : Bahira, le vieux sage (moine chrétien d’orient, nestorien avec la barbe blanche) reconnait les stigmates entre les omoplates du jeuneprophète de l’Islam.}
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