L’univers chez les grecs
On peut faire une petite digression philologique sur la conception de l’Univers comme un tout animé par des Intelligences divines et rangées, chacune selon leurs perfections, dans une sphère propre. Cette perception de la réalité des mondes organisés, d’une réalité matérielle vers une subtile intelligence immatérielle, dérive du concept de Plan au centre de la structure universelle du savoir védique (Inde).
Pythagore est donc le premier à utiliser le mot Kosmos pour exprimer la beauté, l’ordre et la régularité qui règne dans l’Univers. Le mot grec Kosmos (kosmoz) exprime une chose mise en ordre, arrangée d’après un principe fixe et régulier. Sa racine primitive est, dans le phénicien, aôsh c’est-à-dire un être principe, le Feu. L’origine et la source de cette notion ignée nous vient de l’Inde par le terme sanskrit Agni qui désigne le Seigneur du Feu c’est-à-dire un des principaux dieux du panthéon védique.
Du mot cosmos (symboliquement le feu pour les grecs) dérive les termes : cosmique (fin XIVe s.), cosmopolite (1560), cosmologie (1582), cosmogonie (1585), cosmonaute (1934)…
L’Univers chez les latins
Par contre, le mot latin mundus (monde, univers) rend très imparfaitement le sens du mot grec (Kosmos) car il signifie exactement ce qui est rendu net et propre au moyen de l’eau. Sa racine proche est unda (l’eau en mouvement, une vague, une onde) et sa racine éloignée se trouve dans le phénicien aôd qui représente une émanation, une vapeur, une source.
Du mot monde (symboliquement l’Eau pour les latins) découle les mots : passion (980, mund, mundium qui signifie « puissance autoritaire de protection que certains individus exercent sur d’autres »), monder (XIIe s., nettoyer), mondain (fin XIIe s. qui représente les hautes classes sociales), mondanité (1398, comme attachement aux biens du monde), mondial (début XVIe s. pour parler du monde terrestre), mondialiser (1950), mondialisation (1953)…
Conséquences Étymologiques
Il est donc évident, à la lumière du sens des mots explicitant la notion d’Univers que pour les grecs cela désigne une « approche universelle de la réalité » (feu, ignée). C’est ainsi, qu’un philosophe pythagoricien, ne reconnaissait point de barrière entre les divers peuples malgré une représentation relative des divinités du monde (de l’ordre des choses) : c’était, pour eux, une particularisation de l’Être universel, une personnification de ses attributs et de ses facultés.
Pourtant, ce même concept (l’Univers), pour les Latins, représente une « perception matérielle de la réalité et l’autorité nécessaire pour exercer sa puissance sur les petites classes sociales (non raffinées) pour les purifier, les monder (nettoyer, mundare, de mundus, pur) et les émonder pour les mondaniser. » Tout un programme ! C’est l’esprit catholique romain par essence, je n’ose rajouter autre chose pour éviter d’être désagréable.
Ainsi, pour conclure, à partir de la notion d’ordre dans le cosmos pour les grecs, les latins imposent la purification des basses classes sociales pour remettre de l’ordre dans le monde matériel.
Conséquences sociologiques
L’empire latin est mort depuis bien longtemps, mais la France à malheureusement conservé ses notions par l’autorité de l’église catholique et par l’intellectualisme puérile des lettrés qui, jusqu’à la fin du XXe siècle considéraient la langue latine comme essentielle. Ce qui est, comme la langue française, latine et tant d’autres sont d’origines indo-européennes c’est à dire qu’elles possèdent une origine sanskrite. Et je crois que là, maintenant, il faut être clair.
L’école française devrait mettre au programme l’apprentissage de la langue française, son histoire et ses origines dans un contexte plus global pour faire comprendre aux élèves qu’il s’agit d’une progression « inverse » du latin, du grec, du phénicien (et de l’araméen…) et SURTOUT du sanskrit.
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