OERSTED Hans Christian (1777-1851)

Des facilités et de bonnes conditions

Il est né à Rudkoebing (Danemark) le 14 Août 1777 d’un père pharmacien. Il a découvert l’électromagnétisme et fondé l’école polytechnique au Danemark. Avec son frère Anders, ils font preuve, très tôt de grande intelligence et ils se stimulent mutuellement pour projeter des buts ambitieux. De nombreuses personnes les instruisent et ils acquièrent de nombreuses connaissances qui leurs permettent d’aller à Copenhague en 1793 et 1794 pour passer le baccalauréat. Son frère Anders allait devenir un célèbre jurisconsulte et homme d’état.

Hans Oersted commence des études de pharmacie à l’université de Copenhague, seule formation à l’époque pour aborder des notions de physique et de chimie. Il obtient à deux reprises les prix donnés par l’université (en esthétique et en médecine) et il fut reçu avec mention spéciale à l’examen de pharmacie en 1797. Les sujets les plus étendus qu’il aborda pendant son adolescence et les efforts nécessaires pour y arriver lui permirent d’être reçu docteur ès lettres pour une thèse sur la philosophie de Kant.

Oersted commence par diriger une pharmacie puis, il fit un séjour d’études en Allemagne et en France qui le renforce dans son intention d’approfondir les lois de la physique et de la chimie. De retour au Danemark, il est nommé comme professeur à l’université de Copenhague, poste qu’il garda jusqu’à sa mort. Oersted à ceci de particulier qu’il s’imprègne fermement de la philosophie naturelle et du romantisme ; ces deux tendances réflexives l’incite à se détourner des spéculations immatérielles pour appuyer son raisonnement initial sur la réalité phénoménologique.

La pile galvanique

Oersted est vivement attiré par la pile galvanique construite par A. Volta le 17 mars 1800. Après la reproduction d’une batterie de piles voltaïques, et de longues réflexions intuitives sur le courant galvanique, il publie en 1812 dans une revue allemande Ansichten der chemischen Naturgesetze ses visions spéculatives sur le rapport supposé entre l’électricité et le magnétisme. C’est en 1820 que l’idée lui vient (pendant une conférence) de faire entrer un fil ténu de platine dans le circuit conducteur entre les pôles de la batterie et, par le courant, de le porter à incandescence en le tenant au dessus d’une petite aiguille aimantée dans le sens du courant. Après la conférence, il réalisa l’expérience et il constata que l’aiguille tournait et qu’elle tournait en sens inverse si on inversait le sens du courant et enfin, il n’y avait pas d’effet si on tenait le fil perpendiculairement à l’aiguille.

Trois mois sont nécessaires à Oersted pour effectuer des expériences complémentaires sur ce phénomène. Il laisse de nombreuses notes qui suivent son raisonnement, il examine même que l’effet (sur l’aiguille aimantée) soit dû à la chaleur puis, convaincu de son analyse et des relations causales entre l’électricité et le magnétisme, il publie en latin les résultats de ses recherches dans un petit compte rendu de quatre pages. En français, le discours est publié dans les Annales de chimie et de physique (TOME XIV p. 417-25, Paris 1820) sous le titre Expériences sur l’effet du conflit électrique sur l’aiguille aimantée. Le discours d’Oersted fit sensation dans toute l’Europe et son expérience est reproduite par Arago le 11 septembre 1820 pendant une séance à l’Académie Française. Le 30 octobre, les deux physiciens J.-B. Biot et F. Savart présentent un résultat (à l’Académie) portant sur les rapports entre la direction et la norme de la force observée en fonction du sens et de la quantité d’électricité qui influe sur l’aiguille aimantée. Finalement Ampère trouve une formulation mathématique qu’il publia en 1825 et qui contient également les effets électromagnétique entre courants électriques.

Electricité et magnétisme

Cette relation entre l’électricité et le magnétisme impulsée par Oersted est à la base d’une révolution scientifique, elle se poursuit avec la découverte des courants d’induction par Faraday en 1831 et Maxwell termine l’œuvre en utilisant la nouvelle théorie pour exprimer la nature de la lumière. Car la lumière est, ni plus ni moins, qu’un champ électrique et un champ magnétique auto-entretenu qui se propagent sans nécessiter de milieu matériel pour en supporter les vibrations ondulatoires.

Les effets électromagnétiques découverts par Oersted renforcèrent sa pensée sur l’unité de la nature, idéal philosophique qu’il contemplait depuis sa tendre enfance.